La perte
Enfin, je comprends la distance. Entre le "ça va tout bien" à la quotidienne et une autre vie plus discrète, plus à l'intérieur et plus simple. Je me trouve très loin de mon origine, d'où j'ai commencé à avoir une certaine conscience de ma vision du temps et de la vie. J'ai perdu aussi ma langue natale, oui, perdu.
J'ai perdu une bataille et l'autre, les batailles discrètement perdu, non déclarées, avec les noms oubliés ou effacés. Un jour ça va tout compter. Je dois payer pour tous. Je comprends bien la force de la morale, et sais bien de jouer avec ça, j'en sais trop bien. Je semble un garçon innocent qui joue avec une arme dangereuse. Ce qui est dangereux, dans une culture, dans l'âme d'une personne, est toujours non déclaré, discret, comme la politique du présent.
Ce n'est plus le force ou le courage qui compte dans mon champ. Les jeux, ou les batailles de jeunesse se sont terminés. Je ne suis plus jeune. Je vis dans une société des barbares, latins, noirs ou asiatiques, dont j'en suis le plus grand. Une certaine bataille a été perdu avant tout, perdu au delà de l'horizon du temps.
La perte a déjà eu lieu. Je ne suis qu'un exilé qui vais plus loin, en traversant les rivières oublies et inoubliées, les lumières et les sombres, les douleurs et les pauses répétées. Oui, nous sommes tous dans une exile, une certaine exile, comme la vie est en exile. Alors, faire un enfant?
J'ai parlé trop du passé, répété trop de "je me souviens", écrit aussi un peu trop en français. La vie est habituée d'être abusée par les intentions faciles et les illusions copiées collées. Alors je cherche les lumières à l'horizon des ténèbres.