Pékin dans le vent
Dans l’estomac de Pékin, je me sens comprendre un peu la Chine.
Reposé sur un banc dans le parc de Zhongshan, au bord de l’eau. Les militaires en défilé traversent le jardin d’une fois à l’autre avec leurs cris. Le jardin tranquille, antique, les murailles des siècles en face de l’eau. Je me tiens là, en regardant ce Pékin, un Shanghaien, un Shanghaien à Pékin.
Je comprends vraiment des choses en pensant à Paris et à Montréal, en regardant les feuilles de saule, tombant de haut, dans ma vision, oui, la vision. Je repense à tous les tristesses que j’ai eu dans ce vieux continent, ainsi que les sourires. Je me sens muet, comme un galet au fond de l’eau, un galet muet, comme tout le monde dans ce pays.
Il est ridicule de se prétendre rebelle. Je ne suis qu’une feuille dolichomorphe par terre, qui ne veut que se flotter dans le vent.